Les Tokio Hotel parlent de leur nouvel album. Et de David Hasselhoff.Le quatuor formé de Bill et Tom Kaulitz, Georg Listing, et Gustav Schäfer, a beau avoir une moyenne d’âge de seulement 20 ans, les garçons ont déjà joué de la musique dans toute l’Allemagne pendant la meilleure partie d’une décennie, et ils ont rencontré le succès dans le monde entier avec la sortie de leur premier album anglais
Scream. Maintenant armés de leur cinquième album studio
Humanoid, les Tokio Hotel ont en vue la domination totale de la Pop, rien de moins.
Effectivement, le choix du titre de l’album rappelle bien un groupe de jeunes hommes qui ont passé une grande partie de leur jeunesse à jouer sur scène pour une mer instable de visages et qui ont été poursuivis dans toute la ville par des fans enragés – un groupe de jeunes hommes qui ne peuvent pas entrer dans un centre commercial, ou se poser sur le trottoir sans être reconnus. La lecture des paroles et des titres de chansons comme « Human Connect to Human », « Humanoid », et « World Behind My Wall » révèle une envie, presqu’un besoin, de se connecter à d’autres personnes – quelque chose, à cause de son haut statut, que Bill Kaulitz ne peut faire que jusqu’à un certain degré. Il le souligne bien, « Humanoid, c’était un sentiment que Tom et moi avons toujours eu en nous… pendant notre enfance, nous nous sentions un peu comme des humanoïdes – comme un extraterrestre de la quatrième planète ou un truc comme ça, et nous nous sentons encore comme ça, parfois. »
Qu’est-ce qu’un humanoïde en réalité ? Quelque chose qui ressemble et qui a l’air humain, mais qui, en réalité, n’est juste qu’une copie d’humain, une condition qui ne s’applique qu’aux robots, mais qu’en est-il d’un humain qui veut se sentir humain mais qui ne peut pas ? C’est une question qui se cache dans la peur adolescente des paroles de Kaulitz : « How can I connect to you ? » C’est vraiment une question qu’il faudrait lui poser. Du groupe entier, seul Georg est en couple, alors que les autres restent sans attache. Comme dit Tom, « Une fois que l’on choisit cette vie, on laisse tout derrière. » Pour eux, il n’y a rien, si ce n’est Tokio Hotel. Pas de plan B, pas de projet de côté, pas de retour en arrière.
Mais en même temps, les Tokio Hotel ont travaillé sur ce qui pourrait être l’archétype de ce que sera la
teen pop dans les années à venir – une touche de sexualité, un tiers de recherche d’âme, une pincée de drame relationnel, et le tout emballé avec des chœurs de la taille d’un stade et un soupçon de technologie Auto-Tune. C’est aussi plus ambitieux que le maussade
Scream, avec une nouvelle grandeur digne de U2 dans des chansons comme « World Behind My Wall ». « Nous voulions avoir un plus gros son, comme la bande originale de nos vies, » dit Bill du nouvel album.
Il y a une humanité distincte chez les Tokio Hotel malgré tout, chose évidente quand on les voit rire à propos de la plus grosse exportation de leur pays (Rammstein) et quand ils taquinent le bassiste Georg à propos de sa prétendue admiration pour l’ancienne star de
Baywatch, David Hasselhoff, alors qu’il se prend la tête dans les mains de désespoir à propos d’une blague qui a dû déjà être faite et refaite. Et c’est cette humanité qu’ils ont apporté plus tard cette nuit sur scène, en appréciant l’adulation de la foule criante. Alors que Bill promet qu’ils reviendront, il est clair qu’ils sont dans le métier pour un moment encore. Comme le dit Tom, « Pour nous, faire tout ce que nous prévoyons de faire, ça prendrait encore 30 à 40 ans. » Qu’ont-ils à l’esprit pour cette existence humanoïde, c’est la question qu’il est sur le bout des langues de tous.
Tokio Hotel – Showcase TM Connects1er mai 2010 @ Central Park Avenue, 1 Utama, Petaling JayaTokio Hotel. Un nom qui est haï, hué, aimé, et adoré – tout cela en même temps. Alors que de nombreux détracteurs descendent la voix et look efféminé du leader Bill Kaulitz, ainsi que leur approche « simplette » de l’écriture, pour les 500 fans qui étaient dans le centre commercial (et les plusieurs centaines d’autres qui étaient à l’extérieur), les Tokio Hotel ont joué un spectacle puissant et dans lesquels ils se sont impliqués.
Le plus hardcore de ces fans avait commencé l’attente à 9h30 du matin, dans l’espoir d’être le plus proche possible du groupe, à un moment de la journée où le soleil venait juste de se lever et tapait de toute sa force. Pour rendre les choses encore pires, alors que le soir s’approchait, une pluie irrégulière a commencé à tomber au centre commercial 1 Utama, où le showcase devait avoir lieu. Cependant, ils ont persévéré et les portes se sont ouvertes au son de Pop Shuvit, qui a enjoué la foule avec leur rap-rock. Cependant, quelque chose n’allait plus lorsque que le guitariste JD a commencé à accorder sa guitare en plein milieu d’une chanson… avec la guitare encore connectée aux amplis ! Terminant avec le single « Marabahaya », Pop Shuvit a laissé la place à Bunkface, groupe qui venait de sortir un nouvel album,
Phobia Phoney.
Ensuite, pour finir, une accélération des battements des cœurs a gagné la foule alors que les fans devenaient fous lors de l’apparition de Bill et Tom Kaulitz, Gustav Schäfer, et Georg Listing. Alors qu’un son parfait de percussion résonnait, la guitare et la basse ont commencé, et Bill est apparu sur scène, sa crête bravant fièrement la nuit humide malaysienne. Dévoilant un assortiment d’anciennes et de nouvelles chansons, dont les singles « World Behind My Wall », « Automatic », « Ready, Set, Go », « Human Connect to Human », et « Pain of Love », les Tokio Hotel étaient impeccables dans leur débit, avec le tout clair et net. Mais le moment fort de la soirée appartenait à Bill, qui a apporté son arsenal de gestes réservés aux grandes salles, et sa voix féminine qui était du meilleur effet. En fait, plusieurs filles criaient à tout bout de champ qu’elles allaient s’évanouir si Bill les regardait.
Terminant la nuit avec une prestation riche en émotions de « Monsoon », les Tokio Hotel ont vraiment satisfait toutes les attentes – c’est de la musique avec laquelle tout le monde peut s’identifier ; des paroles qui donnent aux adolescents de la force ; et comme ils ont promis de revenir, l’espoir dans les yeux des fans disaient tout. Pluie, soleil, peu importe, ils vont revenir, nous attendons.
Traduction de Hollywood. pour A-TH.