[Net/Allemagne/Novembre 2010] (Mz-Web.de) Une star de boulevard.

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Tokio Hotel
Une star de boulevard


Tout est surdimensionné : le chanteur de Tokio Hotel Bill Kaulitz part en tournée jusqu’à la fin du mois en Amérique du Sud. (PHOTO : MZ)

HAMBOURG/MADRID/MZ. Presqu’aucun doute, ils font encore de la musique ! Tom Kaulitz, guitariste du groupe pour adolescents Tokio Hotel, passe la journée à rêver d’une petite poinçonneuse qui peut fabriquer des médiators à partir d’une carte en plastique. « J’en ai absolument besoin, » explique le jeune homme de 21 ans sur son blog.

Par ailleurs, il fait encore de la guitare. Le groupe qui, il y a cinq ans, a foudroyé toute une génération de filles avec la violence d’une « Monsun », est encore là. En quelques semaines, le quatuor de Magdebourg, mené par le frère de Tom, Bill, et accompagné par le producteur Peter Hoffman, est passé d’un petit groupe de ville à un attaquant des hit-parades. L’industrie musicale, souffrant de la baisse du chiffre d’affaires, en était reconnaissante. Enfin un groupe, dont les fans retournent dans les kiosques pour acheter les albums au lieu de les télécharger sur Internet ! Des concerts remplis ont suivis, ainsi qu’une hystérie adolescente comme avec les Take That, et un éternel combat sur Internet entre les fans et les critiques, qui se souvenaient des méchantes guerres de religions Beatles/Stones, il y a quarante ans de cela.

A l’époque, Angie avait le même statut. Dans une vidéo, elle a demandé à tous ceux qui détestaient Tokio Hotel de respecter son groupe préféré. Car le groupe faisait vraiment de la bonne musique. « Je suis, en tout cas, fière d’être une de leurs fans, » disait la fille de 13 ans, « et je le serais pour toujours. »

Toutefois, deux années plus tard, tout avait changé. Le groupe préféré de l’ancienne génération de filles a disparu des hit-parades. Mais il n’y a pas que ça. Les fans de la première heure ont maintenant cinq ans de plus, le son qui enthousiasmait les élèves n’atteint plus les étudiantes. Bill Kaulitz, depuis le début figure androgyne et voix du groupe, est fréquemment vu à côté de célébrités comme le créateur Wolfgang Joop. L’espoir de la musique allemande n’est impressionnant que visuellement parlant, parce que ce sont devenus des stars maquillées de boulevard. Kaulitz fait de la publicité pour une chaîne d’électronique, habillé comme un extraterrestre, en cuir ; il fait la une avec son nouveau piercing au nez, et a récemment déménagé, sous l’œil des médias, à Los Angeles.

Rien qui puisse alimenter les journaux musicaux. Cependant, le groupe ne vit plus de sa musique, dans laquelle le bassiste Georg Listing, originaire de Halle, baigne depuis sa naissance. Depuis quatre ans, aucun single du groupe ne s’est placé en première place, le dernier album « Humanoid » n’est resté qu’une seule semaine en tête des classements. Tout de même : une tournée est prévue jusqu’à la fin du mois en Amérique du Sud, où le bonus exotique seul garantit des salles combles – en Allemagne, elles étaient à moitié vides au début de l’année.

Cependant, toutes sortes de magasines parlent aussi du groupe. Après le « NRJ Award », il y a eu le « Comet » en tant que « meilleur groupe live », et pendant le week-end, il y a eu le « Europe Music Awards » de la chaîne musicale MTV dans la catégorie « meilleur concert World Stage ».

Chose remarquable pour un groupe de rock, dont le single est actuellement classé 217000 sur le site marchant Amazon. Mais caractéristique pour une industrie musicale qui répond de manière offensive au défi lancé par Internet. La chanteuse newyorkaise Stefani Germanotta a montré, en tant que « Lady Gaga », comment elle organise son succès : il n’a pas besoin de nouveaux tubes qui durent, non, il lui faut des scandales, des aventures amoureuses, et des apparitions retentissantes ; ensuite, il faut juste donner à l’ancien album un nouveau nom, et voilà comment les ventes repartent.

Une leçon que la maison de disque de Tokio Hotel a retenue. Pour le moment, le groupe a sorti trois albums, mais il y a environ une douzaine de versions différentes sur le marché. Toutefois, Angie, la plus grande fan sous les projecteurs, a malgré tout renoncé à son grand amour. Le film dans lequel elle prétend être une fan du groupe a eu, sur Internet, bien plus de succès que le clip du dernier single du groupe.

Traduction de Hollywood. pour A-TH.