bluefairy Reporter & Team Bill
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| Sujet: [NET/DE/Décembre 2009] (Taz.de) Le journaliste J.Lottman à propos de TH Lun 28 Déc 2009 - 14:35 | |
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Source: http://www.taz.de/download/Lottmann_Borderlinebuch.pdf
23 septembre 2007. En dehors de Magdebourg – Pourquoi les Tokio Hotel sont les nouveaux Beatles.
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Au commencement, il y a eu les préjugés. Ils entouraient leurs yeux de khôl et ressemblaient à des personnages de mangas (Tokio Hotel). Ils n’étaient que des coiffures de champignons et les mots « Yeah, yeah, yeah » (Beatles). Ils sont juste dirigés par des managers intelligents (les deux groupes). Entre-temps, nous avons appris une chose : on ne peut pas parler de « bêtise » à propos de tels phénomènes de l’histoire de la musique.
Bill Kaulitz, 16 ans, le chanteur très mignon et parolier du groupe, a le visage parfait – il peut l’utiliser comme moyen d’atteindre son objectif. Et manifestement, ils peuvent hypnotiser les foules et emporter les gens. Comme toute vraie superstar, il a quelque chose qui déclenche instantanément l’hystérie. Personne ne l’a changé. A neuf ans, il était déjà comme il se présente aujourd’hui devant nous. Il existe des photos qui le prouvent. On y voit les deux frères âgés de neuf ans qui ont l’air de miniatures du groupe Tokio Hotel actuel, sur une scène de bois à Magdebourg, avec les mêmes coiffures, les cheveux teints en noir, des guitares pour enfants ; l’un a les yeux cerclés de khôl noir, l’autre est blond et porte une casquette. Aucun manager en vue. Son frère jumeau Tom Kaulitz n’est pas moche lui non plus. Il a naturellement le même visage. Mais comme très souvent pour les jumeaux, ils sont identiques et opposés en même temps. Chez les frères du groupe Oasis, ceci se marque par des disputes légendaires. Tom s’habille totalement différemment, n’est pas aussi maniéré, il a au contraire l’air plus raisonnable. Sur scène, il se soucie que le son soit bon ; sur le frère Bill, leader excentrique et pôle d’attraction du groupe, il grimpe comme une championne olympique ukrainienne. L’avis des autres n’atteint absolument pas le frère. Ils sont certes jeunes, mais ils sont tout sauf inexpérimentés. Du moins Bill a été un enfant prodige classique, et il le savait. Comme Mozart, il a écrit ses premières chansons à l’âge de sept ans. Il a un vrai talent lyrique. Dans dix ans, on parlera de lui en tant que grand parolier.
Comment est-ce seulement possible que les médias fassent encore comme si les Tokio Hotel étaient un de ces boys-band insignifiants qui ont été conçus par des hommes âgés tels que Dieter Bohlen ? Ne remarquent-ils pas qu’un mouvement de masse a été créé ici ? Que des filles par milliers tombent dans les pommes – comme pour les Beatles – pendant que chez les boys-band, seul le play-back est en marche ? Tokio Hotel a créé le premier vrai mouvement de jeunesse de ces dix dernières années. Tout de même, voici une chose que les journaux remarquent déjà maintenant : le jeune groupe attire les lecteurs. Le journal BILD a récemment rapporté dans un grand article que les Tokio Hotel se seraient rendus à un concert de Robbie Williams. En tant que spectateurs. Et ils se seraient ennuyés. Avec cela, une grande photo montrant les frères Kaulitz qui s’ennuient. Pour le grand Robbie, il n’y qu’une petite photo sur le côté. Depuis longtemps, personne de raisonnable ne s’y intéresse, nous disons : une personne s’intéresse plus aux chanteurs sans âmes qui durent comme Williams, Britney Spears et Cie, à propos desquelles Tom porte un jugement totalement légitime. Il dit que toute personne qui n’écrit pas ses chansons lui-même n’est pas une vraie star, mais un interprète. Tous ceux qui ont vu Williams sur scène ont souhaité que le vieux Elvis revienne.
Depuis l’invention des supports sonores, aucun autre groupe n’a vendu autant de places de concert en Allemagne qu’eux. Les critiques disent que ça ne tient qu’au management du groupe qui veut se faire le plus d’argent possible sur le dos de la Tokio-Mania ; et qu’en cette époque où le piratage règne, seules les ventes de places de concert comptent [Ndlt : Sous-entendu : ils font pleins de concerts car les disques ne se vendent plus]. C’est faux ! Les garçons sont en effet avides de concerts. Ils n’en ont jamais assez. Car être en contact avec leurs fans est ce qu’ils préfèrent.
Il n’y a plus de question à poser sur ce qu’ils ont vécu sur scène. Entre chaque chanson, Bill discute avec les fans. Il les sollicite, il leur parle de lui, les fait monter sur scène, les fait chanter avec lui, c’est l’homme le plus heureux du monde. Et il parle toujours avec une voix euphorique, dans une langue que seule la jeunesse comprend. Et c’est ainsi qu’il chante aussi. Quand il chante, le mot ‘anders’ se transforme en ‘andaas’, ‘nicht’ devient ‘nich’, ‘beschissen’ devient ‘beshissn’, et ainsi de suite. Personne ne peut me dire qu’un manager a déjà pensé à ça ! Pour ce premier album, Bill chantait alors qu’il n’avait que 13 ans – sa voix n’avait donc pas encore mué ! Il s’agissait ainsi du premier CD de Pop chanté par des enfants. Cela explique l’affinité qu’ont la majorité des fans pré-pubères pour leurs idoles.
Bien sûr, il n’y a pas que ça. Les textes ne sont pas que du blabla fantastique chanté en anglais, ils sont plutôt poignants, sérieux, et parlent de choses graves qui peuvent aller jusqu’à la nostalgie du suicide : « Wenn nichts mehr geht, werd’ ich dein Engel sein… » Le jour le plus grave d’une vie n’est plus quand « ma femme s’est faite baiser par un autre », mais quand les parents se séparent. C’est ce qui est crié ici, et les rappeurs dévoilés par « Star Search » ont l’air de gros idiots en comparaison. C’est d’ailleurs le cas. Je peux dire tout cela, car j’ai creusé pendant sept heures et demie, j’ai cherché à parler au groupe pendant six semaines, je les ai ensuite appelés, je les ai observés de plus près, j’ai réfléchi, j’ai appris à connaître quelques unes de leurs groupies, et à la fin, j’ai vécu un de leur concert avec 18.000 fans et ma nièce Hase. Hase m’y a amené. Ce fut difficile, surtout avec ces cris perçants des fans, ces cris venant de toute la foule au début du concert, le niveau sonore de ces cris qui ont changé quand Bill Kaulitz est arrivé sur scène, aucun mot ne pourrait décrire ceci. Les femmes crient de la même manière dans les films, quand King King s’approche d’elles. Ou alors quand des rongeurs s’approchent d’elles, je ne sais plus trop…
Bill est aussi un fan de Nena. Qui de ces rockstars établies comme par exemple ‘Juli’, ‘Silbermond’ ou ‘Wir sind Helden’ dirait une chose pareille ? Au maximum Judith Holofernes, l’autre grosse pointure quand il s’agit d’écriture de paroles. Bill s’est lié d’amitié avec elle. Tom dit au SPIEGEL : « Quand Bill et Judith se rencontrent, où que ce soit, comme par exemple à cette cérémonie de remise de prix, les ‘Echo’, alors ils rigolent ensemble pendant des heures. » Bill aime bien Judith, mais il vénère Nena. Et il la vénère tellement qu’il imite sa coiffure, ses vêtements, et sa démarche. Mais il n’ose pas l’appeler. Bill est-il boulimique ? Hésite-t-il à garder un corps d’enfant en étant anorexique afin de rester proche de ses fans ? Non, non, que de commérages. Les garçons mangent tout avec appétit, tout ce qu’on leur sert sur un buffet. Mais pourquoi n’ont-ils pas de copine ? « Nous n’avons pas de copine ! » disent-il a l’unisson, plusieurs fois par jour, quand la presse aborde le sujet. Oui, pourquoi ? N’est-ce pas bizarre ? Ca doit l’être ? N’y a-t-il par quelque chose qui se cache derrière tout ça ? Le journal BILD écrit « Les Tokio Hotel pervertissent-ils nos filles ? ». La vérité est double. Premièrement : les fans féminines, bien qu’elles n’aient pas toutes atteint la puberté, jettent leur sous-vêtements sur scène. Par millier elles crient : « Nous voulons voir vos pénis ! » Et chantent ensuite les chansons avec Bill, ce qui sonne vraiment comme si 10.000 enfants chantaient sans faute ‘Alle Vögel sind schon da’ [Ndlt : C’est une chanson pour enfants.] Le grand paradoxe réside dans le fait que la majeure partie de ces filles sont accompagnées de leurs parents ! L’Allemagne est maintenant devenue le pays des parents aimants. Ainsi que celui des parents célibataires aimants. Les pères divorcés regardent les mères strictes des autres enfants alors que ceux-ci sont sur scène. Mais deuxièmement : actuellement, les frères Kaulitz sont célibataires, mais c’est un hasard. Bill a déjà eu des copines, et Tom préfère les relations d’une nuit. Bill, le charismatique, croit dur comme fer au véritable amour, à la fille que le destin lui amènera. Certes, il aime bien parler avec les fans, il aime bien les gens, mais il ne va pas jusqu’aux relations sexuelles. Les deux autres garçons, Georg et Gustav, ont des groupies normales. Mais eux, ces garçons si normaux, ne jouent que les rôles de Ringo Star et George Harrison. Ils étaient là depuis le début, et c’est pourquoi ils seront là jusqu’à la fin. Les quatre garçons sont de vrais amis, les managers ne comprendront jamais une telle chose. Ce sont les nouveaux Beatles ? Est-ce vraiment possible, environ 40 ans après ? Les experts confirment la thèse. [… Passage un peu technique que je ne comprends pas trop trop, où sont comparés les chansons de Tokio Hotel et celles des Beatles …]
>>>> TEXTE ORIGINAL. Glückaufkampfbahn Geselkirchen, troisième jour après la fin de la WM-Mania, l’équipe allemande a quitté les lieux. Les gens sont partis ailleurs, encore plus grognons qu’auparavant, ils rangent les drapeaux, ils pestent contre les politiciens. Mais ici, à Schalke, le football est présent toute l’année. La religion du football allemand s’est créée dans ce stade, dans lequel les Tokio Hotel vont jouer aujourd’hui ; une religion tout à fait différente. Le point commun de ces religions : les cris. Seulement, le fan de football ne crie que lorsqu’un but est marqué, parfois après le match quand le score est de 1-0. Les fans de Bill Kaulitz, le chanteur charismatique du groupe, crient tout le temps. Beaucoup d’heures avant le concert, pendant celui-ci, et aussi quand les garçons sont dans leurs lits. Et leurs cris sont plus aigus, et plus bruyants. Pour eux, le but est permanant.
Une minute, Odonkor passe au centre, Klose tire, et but, but, but. Le bruit aussi est différent. Les cris des fans ne sont pas modulés, ni féminins, ni masculins, ils ne viennent pas d’un corps humain, mais plutôt de la folie. Les femmes crient de cette manière quand elles sont devant King Kong. Ou alors devant des rongeurs, quand vient le tsunami. Ici, le tsunami se nomme Tokio Hotel. Dans le stade, des centaines de mètres remplis de ravages, de sacs à dos laissés à terre, des couvertures, des milliers de boîtes de nourriture, les dernières affaires de personnes qui ont veillé toute la nuit, pour être le plus proche du groupe possible. 38.000 personnes dans le légendaire ancien stade du FC Schalke 04. Les places pour le concert ont toutes été vendues, il ne reste plus rien. Jamais les Tokio Hotel n’avaient joué devant autant de personnes. Etonnant, car les garçons ont sorti un CD, et il y a presque un an de cela. Depuis, ils ont sorti quelques chansons en single, qui ont toutes figuré dans les charts allemands. Au milieu du mois d’août, un nouveau CD devrait faire son apparition. Par la grâce de Dieu.
Les garçons ont eu du mal à réaliser que les concerts marchent si bien. Ils ont pris d’assaut l’Allemagne avec une tournée sans précédent. Ceux qui n’aiment pas leur musique doivent aujourd’hui avouer que leurs performances sur scène font de l’ombre à tout ce qui a pu être construit depuis les Beatles en 1964. C’est une des choses qui les différencient de ces groupes conçus grâce à des castings.
Tokio Hotel est la réponse à une industrie de culture jeune plutôt inculte, qui a été faite par tous les vieilles personnes et qui n’a qu’une chose à voir avec la réalité des jeunes d’aujourd’hui : que les parents paient. Pour les sonneries de téléphone, les souris Diddle, les CD de Madonna, les concerts, les consoles de jeu, les stars en plastique comme LaFee, les exploitations de « Deutschland Sucht den Superstar », et autres produits commerciaux, les foyers allemands donnent les milliards. Mais les jeunes ne crient que pour Tokio Hotel.
Les jeunes se fabriquent eux-mêmes leurs vêtements Visual Key – un mouvement japonais. Comme Kaulitz et Cie écrivent eux-mêmes leurs hits. Ils font de la musique depuis qu’ils ont sept ans. Le déclencheur fut la séparation des parents. Toute cette histoire a l’air d’un conte, en mieux. Il y a des photos du groupe alors qu’ils avaient 9 ans, où on les voit sur scène, avec les mêmes coiffures, des vêtements J-Pop, en mouvement. Ils sont sûrement tombés du ciel. Les parents n’y sont pour rien. Ils n’ont aucun contact avec leur père biologique, idem avec leur belle-mère. Aucun manager de l’ancienne RDA n’a encore entendu parler de la J-Pop, ou encore Japan-Pop : on la découvrira dès 2008 dans les grandes villes de l’Ouest. Et la rubrique culture de SPIEGEL la découvrira dès 2010. Et le journal DIE ZEIT en 2015. Nous vivons vraiment dans un pays peuplé de zombies de la culture…
La haine envers l’industrie des loisirs établie qui se développe est bien sûr énorme. De nouveaux groupes éphémères sont jetés précipitamment sur le marché, et doivent tous avoir du succès. Mais ils ne peuvent pas faire de concerts. Et même s’ils le faisaient, ils auraient besoin de premières parties, de présentateurs, de machines pour le play-back, de vidéos pornos soft sur les écrans, etc. Qu’y avait-il durant l’heure précédant le concert de Tokio Hotel ? Du Nirvana. Ils ont passé du Nirvana avant que le groupe n’arrive. Voici leur présentation. Ainsi, ils s’y mesurent. Ils n’avaient pas peur avant le concert. L’Allemagne est (devenu) le pays des parents aimants. La plupart des spectateurs sont encore trop jeunes pour 22 heures, et ainsi, les nouveaux pères allemands les accompagnent et regardent les autres mères divorcées strictes des autres enfants.
Depuis une éternité, le conflit juré intergénérationnel n’existe plus, pour dire vrai, depuis que les familles ne restent plus ensemble à vie. Et les reflux de haschich dans le stade ne viennent pas des plus jeunes. Les cris disant « Wow, c’est Woodstock » alors qu’il commence à pleuvoir non plus. Le grand été du football allemand prend fin en Californie.
Le concert est retransmis en live sur la chaîne WDR, c’est bien sûr encore une fois un coup particulier. L’ambiance est géniale. Les cris – et c’est vraiment surprenant que ça puisse arriver – sont dix fois plus intenses quand Bill Kaulitz apparaît. Ce nouveau cri comprend tout l’énervement hystérique, saisit aussi les moins sensibles, de la tête au pied. Une marée de personnes, des mains levées, un champ de céréales estival qui fait rage sous le soleil au zénith. Tout le concert est très interactif. Comme les projecteurs qui éclairent toujours le public, et bien sûr les caméras qui transmettent tout sur les écrans, ainsi, après chaque chanson, Kaulitz parle avec le public, va vers eux, les fait monter sur scène, les laisse chanter avec lui. Il faut en fait dire que le public chante toutes les chansons avec lui. Après une année d’attente, tous les enfants connaissent au moins les refrains. Avec effroi, certains se souviennent des silences gênés ou des bafouillages des présumées grandes rockstars, notamment Bob Dylan, qui obtenait à peine une syllabe entre ses chansons. Kaulitz : « Si vous pensez que ce qu’il se passe ici n’est pas quelque chose de particulier pour nous, alors vous vous trompez ! Nous n’avons encore jamais joué devant tant de gens ! » Un peu après, il relativise : à Magdebourg, le public se composerait de 75.000 personnes, mais cette ville est aussi presque leur ville natale. Voilà comment il finit la chanson suivante : « Ca ne va pas toujours bien pour tout le monde, surtout quand on n’a ensuite personne à qui parler. Mais il y a des choses encore pires. Par exemple, quand les parents se séparent. Cela nous est arrivé. La prochaine chanson parle de ça, nous avions neuf ans… » En comparaison : Même 50 Cent n’a réussi qu’à prononcer « La prochaine chanson… euh… euh… s’appelle… euh… Against my will… euh… », et encore. Ou alors Bon Jovi ! Qui se souvient encore de Bon Jovi ? Ou des Guns’n’Roses ?! A côté de ça, c’était du football à la Günter Netzer. Même Mick Jagger ne ferait que gigoter, marchant sur la scène de droite à gauche, et aurait l’air d’un élan blessé en comparaison avec l’être de l’air Bill Kaulitz, qui a l’air de peser autant qu’une plume. Et qui n’a pas honte de dire que son modèle est Nena. Il la vénère depuis qu’il a entendu « Nur Geträumt », à 7 ans.
Depuis qu’il a sept ans, son frère jumeau Tom n’écoute que du hip-hop, ce qui ne l’empêche pas d’accepter l’admiration que Bill éprouve pour Nena. Il la trouve bien. De toute façon, leurs chansons seront différentes de celles de Nena. Par exemple, Georg est un enfant élevé avec les Beatles. Son père ne lui passait que ça. Et il aime son père.
Mais Bill aime Nena. Il essaie même de lui ressembler. Il a déjà adopté sa coiffure. Et même leurs visages sont plus ou moins identiques. Avec une différence : Bill a un visage parfait. Toute future star hollywoodienne serait chanceuse d’avoir un tel visage. En comparaison, Keira Knightley a l’air ratatinée. Cameron Diaz a l’air d’une boxeuse qui vient de perdre un match. Il n’y a que Liz Taylor qui avait un visage d’une telle perfection, cette force d’expression. Et avec ce visage, Kaulitz peut, à notre époque où la technologie règne, communiquer et propager une aura qui n’existait pas avant.
Le journal DER SPIESSER poserait encore la même question : est-il gay alors, ce chanteur si distingué ? Non, il est aussi peu gay que l’étaient toutes les popstars qui l’ont précédé, que David Bowie il y a 20 ans, que Marc Bolan il y a 30 ans, ou que Mick Jagger il y a 40 ans. Mais ça ne s’arrête pas à ça chez Bill Kaulitz. Car il n’est pas une autre popstar. Il est, sexuellement parlant, la nouvelle popstar. Il est du même sexe que des millions d’enfants seuls. D’autres générations de sociologues nous dirons ce que cela signifie.
Pour l’instant : les quatre garçons de Tokio Hotel n’ont pas de copine. Leur petite amie est la guitare. Ils passent leurs journées en studio, à enregistrer et composer de nouvelles chansons. Après le concert, deux merveilleuses groupies mineures sont malgré tout conduites vers les coulisses. De gros agents de sécurité prennent les deux starlettes, les amènent comme deux prisonnières vers la frontière stricte du coin privé VIP, que tous les autres franchissent avec seulement trois (!) pass. La presse ne saura jamais ce que Bill et Tom auront fait avec elle ; il est juste certain qu’elles n’ont pas été autorisées à rester pour le petit-déjeuner.
Le concert fait rage. Alors que les Beatles s’arrêtaient au bout de 40 minutes (c’est aussi parce que la plupart des fans étaient au bord de l’évanouissement), les Tokio Hotel continuent. Les secours interviennent sans relâche. Il n’y a pas assez de brancards pour porter toutes les personnes qui se sont évanouies.
Normalement, il y en a déjà plus de cent dans la première heure. Mais ici, nous sommes dans une plus grande dimension, plus criarde, plus saisissante. Une organisation ritualiste, à côté de laquelle les Incas font pâle figure. Et pas seulement eux. Michael Jackson aussi, qui a soudain remarqué qu’il était un ours brun gâteux, un pantin embarrassant, en comparaison avec ce magicien. Comme il laissait les foules danser, comme des marionnettes, comme ils obéissaient à ses ordres ! Il y a maintenant de nouveaux standards quand il s’agit des foules hystériques. Les visages ahuris et euphoriques dominent la situation. En comparaison, même Hitler fait vieux jeu.
Les médias ont réagi en détresse. Des articles à propos de la boulimie du chanteur qui le fait rester pré-pubère afin d’être plus proche de ses fans. Ou alors le renvoi de n’importe quel manager, ou encore des producteurs, ou alors du cachotier qui « en réalité » aurait « fabriqué » Tokio Hotel. Que d’idioties. Depuis Adam et Eve, tout a été créé par les hommes. Le succès des génies s’explique toujours par leur intelligence. L’échec des groupes résultants de castings aussi : si on ne fait rien, alors rien ne peut réussir. « LaFee », le produit synthétique le plus récent, restera un succès de vente temporaire et commercial. Au contraire, les Tokio Hotel sont de vrais héros allemands et resteront un moment dans les mémoires.
Souvent, les textes réveillent une nostalgie juvénile de la mort. Chose que les parents ne veulent surtout pas entendre. Des chansons comme « Wenn nichts mehr geht » jouent avec l’envie de se suicider après le premier et souvent traumatisant chagrin d’amour. Les envies de suicide chez les jeunes (« Die Unendlichkeit ist nicht mehr weit ») touchent souvent les fans les plus jeunes. Ils ont ensuite l’air d’adultes bouleversés. Au moins, la chanson « Leb die Sekunde » les touche aussi. Reste-t-il encore si peu de temps pour les petits ? S’ils savaient qu’ils se trouvaient dans la région de misère la plus grave du pays, où le chômage a touché plusieurs générations avant leur naissance, avant que tous ne s’éparpillent dans toute l’Allemagne. Oui, à Schalke ! Là où les gens n’ont rien, si ce n’est un club en faillite qui ne sera jamais reconnu. Eh bien, c’est peut-être LE lieu magique pour un visionnaire (« Rette Mich ! », le dernier titre du groupe qui fait un tabac). Kaulitz a sans aucun doute le gène du Messie. Où chez d’autres stars (du hiphop), il s’agit de fric, de grandes limousines, de nombreuses filles bien faites et d’offres de disques encore mieux, chez Kaulitz, il s’agit de foules. Il veut leur faire plaisir. A elles et Nena. Ils font huit rappels. Ils ont déjà joué leurs treize chansons de l’album depuis longtemps, ils refont encore une fois, une deuxième fois, tout le concert. Ils ne transpirent pas, ils ne crèvent pas comme Joe Cocker sur scène, serrant le micro à s’en briser les mains. Ils ont de la force pour deux, trois, quatre concerts. Et pas seulement. La pluie les arrête, l’orage promis est là. L’occasion parfaite pour rejouer « Durch den Monsun », une troisième fois, à travers les éclairs et les coups de tonnerre. Et ensuite, c’est la fin, au milieu de la jubilation et des applaudissements des fans.
Un groupe allemand, il n’y a aucun doute. Ensuite, le départ. Des dizaines de milliers de personnes évoluent dans un milieu en mouvement – comme les foules de pèlerin autour de la Kaaba. Les filles continuent de crier. Ca reste bruyant. Et ce sera toujours inhospitalier et humide. Mais c’est la situation en plein air, à laquelle les fans de Tokio Hotel doivent maintenant s’habituer. Il n’y aura à l’avenir plus de concerts dans des salles intérieures. Les cris dépassent maintenant la limite autorisée des décibels lors des concerts pour les amplis.
Interview avec TOKIO HOTEL / Lünebourg, Aoüt 2006
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Vendredi matin à 9 heures sortira « Der Letzte Tag » dans les bacs. Est-ce ce que ce titre sera aussi Numéro 1 ? Tom : Nous le saurons vers mardi. Mais nous devrions réussir à atteindre la première place dans deux semaines.
Que signifie ce CD pour vous ? Tom : Nous réfléchissons au dernier jour. A l’écriture des paroles, aux médias, à la solitude dans laquelle on se réfugie ensuite.
Comment se présente la musique cette fois ? Tom : Mélancolique, pleine de guitare… un peu comme Nirvana peut-être. Mais bien sûr, on ne doit pas le dire, ils sont sacrés. Il y a des arrêts sur image.
Tokio Hotel est-il le premier jeune groupe authentique depuis 10 ans, et aussi la réponse à ces groupes de castings ? Bill : Nous non plus ne sommes pas des fans de groupes des castings. Il a toujours été important pour nous de rester dans le groupe et de faire ce dont nous avions envie.
Ces dernières années nous ont offert des groupes artificiels. De vieilles personnes comme Dieter Bohlen écrivent les textes, des personnes plus vieilles composent les chansons, d’autres plus vieilles encore inventent des émissions comme « Deutschland sucht den Superstar », et d’autres jugent les castings. Vous méprisez cela ? Bill : En fait, je trouve ça triste. Aujourd’hui il est très dur de trouver les bonnes personnes, et il y a dans les castings de vrais artistes qui travaillent de manière authentique, qui ont peut-être même un groupe, ou qui sont très talentueux, mais qui ne voient pas d’autres possibilités que de se présenter à un casting. Nous étions un groupe à Magdebourg, nous ne savions pas non plus quoi faire, mais nous étions au bon endroit au bon moment, et nous avons rencontré nos producteurs. Mais la probabilité que cela arrive est très mince. Tom : Je pense que l’on peut déjà envoyer des démos aux maisons de disques, mais c’est parfois inutile. Elles n’arrivent pas aux bonnes personnes, sont écartées, et sont jetées au bout de quelques semaines.
Avec le temps, la scène musicale en Allemagne devient de plus en plus vivante… Wir Sind Helden, Silbermond, Juli, etc. On a le sentiment qu’il y a encore une scène qui fonctionne, un marché, des mécanismes qui règlent tout ça, pour que des gens qui ont du talent y parviennent. C’est grâce à ça que vous y être arrivés ? Vous n’avez pas seulement eu besoin de la « grande découverte par hasard » ? Bill : Beaucoup de groupes allemands ont maintenant la possibilité de se faire repérer, le temps y est propice, parce qu’aujourd’hui, on l’annonce beaucoup plus. Il est clair que quand un groupe marche bien, alors la maison de disque recherche encore d’autres groupes, ce qui signifie que beaucoup ont la possibilité d’obtenir les bons contacts. Nous jouons ensemble depuis 6 ans, et quand nous avons commencé, nous faisions déjà des concerts dans de petits clubs. Mais ce n’est pas facile d’y trouver un producteur ou un représentant de maison de disques qui vous dit : « Je veux vous avoir ! » C’était vraiment un coup de chance que le producteur soit là, cette soirée-même. Et nous sommes reconnaissants pour ça. C’était plus qu’invraisemblable, et nous ne l’aurions jamais calculé.
Comment ça se serait passé si vous étiez partis à Berlin environ un an après ? Georg : Ca aurait été dur. Nous étions encore assez jeunes, et nous trouvions déjà cool que nos parents nous amènent dans Magdebourg, nous ne pouvions pas le faire seuls. C’est extrêmement dur de pouvoir faire ne serait-ce qu’un concert à Berlin. Bill : Oui, sans contact c’est vraiment dur. Il y a tellement de groupes. Quand je repense à tous les musiciens avec lesquels nous avons joué à Magdebourg, qui jouaient avant ou après nous, il y en avait d’autres qui étaient très talentueux, qui écrivaient leurs chansons, qui jouaient depuis déjà des années, mais qui n’avaient pas de contacts.
Mais vous êtes particuliers… Tom : Oui, peut-être. Les producteurs voulaient faire quelque chose avec nous, et pas avec les 30 autres groupes avec lesquels nous étions montés sur scène.
Est-ce que ça peut aussi être dû à votre profil ou votre programme, cette influence japonaise encore très nouvelle et inhabituelle, et au fait que la scène normale n’aurait jamais pu faire venir cela ? Bill : Oui dans tous les cas. Nous étions toujours différents des autres groupes. Nous sortions du lot. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle ça a ensuite fonctionné.
Etes-vous personnellement en contact avec des stars allemandes comme Judith Holofernes, Jochen Diestelmeier, Bernd Begemann ? Tom : Bill s’entend bien avec Judith. Quand ils se rencontrent, aux ‘Echo’ par exemple, alors ils restent ensemble pendant des heures et rient de tout et n’importe quoi.
Et qu’est-ce que ça vous fait de voir que dans les journaux, on vous compare à des groupes comme « Us Five » ? Tom : La comparaison concerne plus le succès que la musique.
Quel est votre comportement envers les groupes de castings ? Ce sont des musiciens pour vous ? Ou alors vous vous sentez un peu supérieurs ? Georg : Je ne dirais pas que ce sont des musiciens. Plutôt des interprètes. Tom : Oui, de vrais interprètes… Ce sont un peu des produits, ils sont fabriqués. On leur écrit tout, ils doivent juste aller sur scène pour tout présenter.
Pour vous, y a-t-il une limite inférieure dans la musique à partir de laquelle vous vous dites : c’est trop horrible, je ne peux pas écouter ça ? Bill : Ce que par exemple que je n’écoute pas du tout en privé et que je ne ferai jamais, c’est de la techno. Il n’y a aucune émotion, ce n’est pas véritable. Voilà ce qu’il en est, je ne parle qu’en mon nom. Tom : Oui, c’est un peu pareil pour moi et la techno, nous n’aimons pas trop.
Quelle est la dernière chanson qui vous a marqué étant enfant, ou qui vous a plu ? Bill : Moi, c’était « 99 Luftballons » de Nena. Je suis toujours un fan de Nena, depuis que j’ai 6 ans. C’est là que je l’ai vue pour la première fois, et peu de temps après, avec Tom, on a commencé à écrire des chansons et lui à jouer de la guitare. Ses textes allemands et ses compos étaient simplement bons, et je l’aime bien aussi en tant que personne. Tom : Je n’écoute pas vraiment Nena. Depuis plusieurs années, je n’écoute que du hip-hop allemand, par exemple Samy Deluxe. Bien sûr, je n’aime pas quand ça ne parle que de l’argent qu’on a et des filles, je trouve cela un peu primitif. Mais Samy Deluxe est quelqu’un avec qui je peux m’identifier avec ses textes. Georg : J’ai grandi avec les Beatles et les Rolling Stones. Je suis ici le dernier qui puisse encore parler d’eux ! (rires) J’étais encore relativement jeune lors de la tournée « Bridge to Babylon » des Rolling Stones. J’étais au concert à Leipzig, et je me souviens tout à fait de comment ils ont survolé la foule en hélicoptère pour ensuite atterrir derrière la scène. C’était un super concert.
Comment se relient chez vous ce que vous écoutez, et ce que vous créez ? Y a-t-il un lien entre la musique que vous écoutez et la musique que vous écrivez ? Bill : Je pense que ça vient automatiquement. Du fait que nous écoutons tous des genres de musiques différents, et du fait que nous sommes si différents, tout se mélange automatiquement sans que nous en ayons conscience. Nous savons tous ce que nous voulons faire.
Comment écrivez-vous vos chansons ? D’abord les paroles, ou d’abord la musique ? Bill : Ca dépend. Les gars écrivent toujours la musique pendant que j’écris les paroles, et parfois, quand ils ont déjà trouvé un riff, alors j’écris un texte qui peut s’y coller. Mais quand c’est moi qui écrit d’abord le texte et que j’ai une mélodie en tête, alors les garçons écrivent une musique qui convient.
Vous enchaînez les concerts. N’y a-t-il pas une limite à partir de laquelle vous saturez et vous n’avez plus envie de jouer ? Georg : Pour les performances en live, alors il n’y aucune limite de saturation. Bill : Nous allons bientôt jouer notre plus grand concert, nous jouerons à Geselkirchen devant 18.000 personnes. C’est super, nous trouvons ça très cool !
Vous aimez l’Allemagne ? Tom : Nous avons grandi ici, c’est notre pays natal, et bien sûr, nous avons un lien avec ce pays.
Que dites-vous de l’opposition Est/Ouest par exemple ? Georg : Nous n’en parlons pas. Bill : Nous n’avons pas grandi en ex-RDA. Georg : Oui, tout ça fut avant nous. Gustav : Nous n’avions peut-être pas autant de bananes que les gens de l’Ouest…
Les gens ne vous disent rien à propos du fait que vous veniez de Magdebourg ? Georg : La plupart ne savent même pas où se trouve Magdebourg.
Vous lisez les journaux ? Des journaux du matin par exemple ? Tom : Oui, le matin pendant le petit-déjeuner, on lit le journal.
Vous pensez quoi d’Angela Merkel ? Georg : Si notre chancelière vient de l’Est, alors nous ne pouvons pas être autant derrière elle.
A quoi pensez-vous quand on dit le mot « Néo-nazis » ? Tom : En tant que jeunes, on nous en a parlés. Ca commençait déjà à l’école, on nous parlait également de l’opposition gauche/droite. Bill : C’est surprenant et en même temps triste que beaucoup de gens vivent encore sur la Lune et aient une opinion si effroyable. Tom : C’est peut-être à cause de la mauvaise éducation des parents, peut-être à cause de la fréquentation de mauvaises personnes. Les jeunes sont très influençables, et quand on est jeune et qu’on n’est pas assez prudent, alors on tombe rapidement dans le mauvais chemin. Georg : Oui, mais il faut pouvoir comprendre ça n’importe quand. On lit les journaux, et on regarde la télé. On doit pouvoir réfléchir à tout moment. Bill : En tout cas, je ne comprends pas ces gens. Je n’ai aucune pitié, et aucune compréhension. Enfin, peut-être un peu de pitié, parce que j’en ai avec TOUT le monde, mais pas de compréhension.
La culture vidéo est en train de diminuer, ça vous laisse songeurs ? Bill : Je pourrais hurler quand j’y pense ! Partout, on ne voit que des pubs pour sonneries, et ces émissions comme « Dismissed ». Il ne devrait pas y avoir ça sur MTV, sur RTL ça passe, mais pas sur MTV. Je pense qu’il devrait y avoir une chaîne où il n’y aurait que de la musique. Et ces pubs pour sonneries, que je trouve insupportables, devraient être interdites, sérieusement.
Il n’y a plus d’argent pour financer ces films coûteux. Comment ça se passe dans les maisons de disques ? Bill : Nous savons que les budgets sont serrés pour les clips et tout ça, mais nous nous y accrochons avec notre maison de disques. Nous essaierons toujours de faire un clip, à tout prix.
Der Spiegel veut bien sûr savoir ce que vous signifiez socialement en tant que groupe, avec quelle partie des jeunes vous vous identifiez, et pour quelle raison. Pourquoi y a-t-il aujourd’hui des fans de Tokio Hotel qui sont si différents comme par exemple la Kelly Family ? Que signifient tous ces bijoux sur les t-shirts, toute cette apparence ? Bill : Aussi loin que je peux me souvenir, j’ai toujours fait des choses pour provoquer et me faire remarquer. La manière dont je me coiffais ou dont je m’habillais exprimait ma personnalité. Ca dépendait de comment je me sentais le matin. Je ne peux jamais prédire ce que je porterai ni si un matin je me raserai la tête.
Vous ne faites pas un peu attention à ce que vous dites ou faites en sachant que certains de vos fans ont tout juste 10 ans ou un peu plus ? Bill : Nous savons qu’avec notre métier, nous sommes des modèles pour beaucoup, que beaucoup de gens s’orientent comme nous et qu’ils s’identifient avec nos textes, nous n’avons pas vraiment l’impression d’être de mauvais exemples ou que quelqu’un pourrait gâcher sa vie à cause de nous.
Je pense que les jeunes qui vous regardent sont dans tous les cas différents des jeunes d’avant, par exemple à l’époque les Beatles. Vous vous demandez sur quels points ils sont différents ? Georg : Ils ne se droguent pas. Bill : Quand nous faisons des textes comme « Schrei », nous envisageons quelque chose, et nous voulons que les fans l’incarnent. Nous avons déjà eu tellement de lettres de fans qui nous remercient et qui, depuis qu’ils connaissent nos chansons, vivent leur vie avec plus de confiance en soi. Peut-être sommes nous donc un exemple, que nous faisons bouger quelque chose, et que les gens se sentent autrement quand ils nous écoutent. Tom : C’est aujourd’hui une jeunesse qui ne fait pas ce qu’on lui dit, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais qui apprend à suivre sa propre voie.
Alors c’est peut-être aussi une jeunesse qui est élevée par des mères seules, qui vient de familles séparées et qui se sent comprise quand elle écoute Tokio Hotel ? Bill (silencieux, il réfléchit) : C’est quelque chose dont nous parlons dans notre album. La chanson se nomme « Gegen meinen Willen ». Tom : C’est une chose qui arrive à beaucoup de fans, ils écoutent la chanson, et ça les aide.
Quel fut le jour le plus noir de votre vie ? Le plus grand malheur ? Bill : Ce n’est pas le pire jour, mais un des pires fut quand nos parents ont divorcé. C’est dur de comprendre quand on est si jeune, à six ans. Tom : C’est la même chose pour moi, mais j’ai aussi eu des périodes où je me sentais incompris à l’école, où je me faisais mal voir des professeurs. Et c’était déjà dur. Bill et moi avons toujours eu beaucoup de liberté, notre éducation a été assez libre, nous pouvions dire ce que nous pensions, et nous avons donc été confrontés à beaucoup de résistance. Bill : Nous avions un grand espace de liberté, j’allais où je voulais, à dix ans déjà ma mère me laissait me teindre les cheveux, elle nous laissait cet espace de liberté. Georg : Je pense que les parents doivent nous laisser de la liberté pour faire des erreurs, parce qu’on n’apprend que des erreurs faites.
Bill, tu as déjà participé à StarSearch, comment ça s’est passé ? Tom : Nous étions sur le canapé, et à ce moment, la pub est passée pour ce casting auquel des jeunes de moins de 16 ans pouvaient se présenter. Nous avons fait un pari, et nous avons dit : celui qui perd devra y participer. Bill : En tout cas nous avons parié et j’ai perdu, comme tout le monde sait maintenant. J’ai dû alors aller chanter, et ce fut gênant pour moi. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai toujours pas regardé ce moment, et la participation au casting ne m’a pas servi pour après. Personne ne m’a découvert, personne ne m’a contacté… Même la tentative des autres garçons de venir avec moi n’a pas marché.
Maintenant, je dois vous posez une question à la BRAVO… Georg : … Nous n’avons pas de copines !
Les filles doivent avoir joué un rôle dans l’histoire du groupe, non ? Bill : Comme pour nous, le groupe passe avant tout, nous n’avons que peu de temps. Pour moi, il a toujours été établi que je voulais faire de la musique, et c’est sur ça que je me concentre essentiellement. Pour ça je m’investis à fond, j’y mets tout mon temps et mon énergie. Bien sûr, nous avons déjà eu des copines, et c’est super et tout ça, mais il y aurait toujours eu un problème. Nous avions et avons maintenant que peu de temps. Tom : Nous étions un cercle d’hommes. Georg : C’était notre propre monde… Bill : … personne ne pouvais y pénétrer.
Mais vous vous intéressez quand même aux filles ? Tom : Ca va de soi. Bill a déjà eu des copines. Mais nous avons des goûts totalement opposés. Je suis plus branché petites aventures, alors que Bill ne ferait jamais ça. Bill : J’attends le grand amour. Tom : Bill est tellement extrême, on ne peut même pas imaginer.
Il préfère donc parler avec le chauffeur du Tour-Bus qu’avec une groupie ? Bill : Oh non, non ! Bien sûr que je parle avec des filles ! Mais cela doit être une rencontre par hasard si on veut aller plus loin.
Et les drogues ? Tom : Là, nous sommes encore plus extrêmes. Ce n’est pas quelque chose que nous pourrions envisager.
Mais les popstars prennent de la drogue. Tom : S’ils aiment ça pourquoi pas. Nous y prendrons goût peut-être plus tard. Mais pour le moment, c’est la dernière chose à laquelle nous pensons. Cette merde !
En parlant de l’avenir : que se passera-t-il dans cinq ans si on se dit que tout ira pour le mieux ? Tom : D’autres albums, d’autres concerts, et si tout se passe aussi bien que jusqu’ici, alors ça ne peut pas être plus parfait. Nous avons nos disques sur le marché, ils se vendent bien, les gens s’intéressent à nous, beaucoup de journaux écrivent sur nous, nous avons beaucoup de fans, et nous sommes sur le point de jouer de gros concerts.
Avez-vous déjà pensé à tout arrêter avec le groupe ? Bill, Georg : Jamais ! Tom : Non, jamais. Mais ça se pourrait à tout moment. Nous pourrions dire : oh, je n’aime plus ça… Bill : … mais il n’en est pas question pour nous, c’est la dernière chose à laquelle nous pensons. Nous avons encore beaucoup de choses devant nous. Nous voulons écrire, vivre beaucoup de choses, et cela nous plaît de voyager dans le monde. Gustav : Il nous reste encore à aller à Tokyo. Tom : Posez-nous la question dans cinq ans peut-être.
Traduction de Hollywood. pour A-TH.
Dernière édition par bluefairy le Lun 28 Déc 2009 - 14:53, édité 3 fois | |
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